- Publié le Ven 05 Décembre 2025
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En Tanzanie, le secteur de la pêche et de l’aquaculture contribue à hauteur de 1,8 % au PIB, 10 % des recettes nationales en devises étrangères et fournit environ 30 % de l’apport total en protéines animales dans le pays. Le gouvernement souhaite renforcer la contribution de ce secteur à l’économie du pays.
Le ministère de l’Élevage et de la Pêche a donné le 2
décembre dernier le coup d’envoi officiel d’un projet destiné à moderniser les
sous-secteurs de la pêche artisanale et de l’aquaculture, selon les
informations relayées par le média local Daily News. Baptisé « Tanzania Scaling-Up
Sustainable Marine Fisheries and Aquaculture Management » (TASFAM),
ledit projet est développé en partenariat avec la Banque mondiale.
D’un coût total de 117 millions $, il sera mis en œuvre
sur la période 2025‑2030 et cible 17 districts côtiers. Les interventions
prévues portent principalement sur la construction de marchés modernes et
d’unités de transformation, l’extension des activités d’aquaculture, notamment
la culture d’algues et d’holothuries (concombres de mer), l’acquisition de
nouveaux équipements de pêche améliorés pour les communautés et l’achat d’un
navire de recherche marine destiné à renforcer les capacités de surveillance et
de gestion durable des ressources.
D’après Agnes Meena, secrétaire permanente au ministère de
l’Élevage et de la Pêche, plus de 300 groupes de cultivateurs d’algues et
d’organismes marins devraient bénéficier directement du programme. « Le projet TASFAM vise à autonomiser les petits pêcheurs,
les communautés côtières et les entrepreneurs locaux afin d’améliorer leurs moyens de subsistance et
de garantir un avenir durable […].
Grâce à la gestion durable des pêches et aux pratiques modernes d’aquaculture,
ce projet garantira que les communautés côtières prospèrent tout en contribuant
à l’économie bleue de la Tanzanie », ajoute la responsable.
Globalement, la mise en œuvre de ce nouveau projet est un
coup de pouce pour les secteurs de la pêche et de l’aquaculture dont le
potentiel est encore largement sous‑exploité. Selon les estimations du
ministère de l’Élevage et de la Pêche, le volume maximum de poissons qu’on peut
prélever chaque année dans les eaux continentales et maritimes en Tanzanie sans
mettre en danger la capacité de reproduction des stocks est évalué à plus de 4 050 000 tonnes par an. En comparaison, les données compilées par la FAO montrent que les
captures totales de poissons réalisées par le pays d’Afrique de l’Est ne
s’élevaient qu’à 604 791
tonnes en 2023 dont environ 20 % issu de
l’aquaculture.
Selon les autorités, plusieurs défis connus du secteur
limitent sa capacité à tirer pleinement profit de son potentiel, dont le manque
d’infrastructures de transformation et de conservation, l’insuffisance
d’investissements dans l’aquaculture, la faiblesse de la régulation ou encore
la fragmentation des marchés. Reste à voir si la mise en œuvre du TASFAM pourra
y insuffler.
Rédaction